L’e-santé s’installe progressivement dans la vie des Français. Télémédecine, téléconsultation, médecine à distance, objets connectés, applications de santé et même chirurgie robotique, le domaine est vaste. Meilleure hygiène de vie, suivi facilité des patients, accès aux soins élargi et plus grande connaissance de ses propres pathologies, les bénéfices sont nombreux. Toutefois, entre nouveaux usages et barrière technologique, l’e-santé réclame un temps d’appropriation nécessaire à l’adhésion.
Santé numérique : un suivi précis, partout, pour tous, tout le temps
Selon France Assos Santé, en 2021 88 % des Français utilisent au moins un service d’e-santé, quand 30 % de la population a déjà pratiqué la téléconsultation avec son médecin. Dans le même temps, une partie des Français adeptes de la consultation médicale à distance affirment que l’e-santé n’est pas encore suffisamment accessible. Ces utilisateurs font état de difficultés techniques ou d’un manque d’accès aux technologies numériques. Ils pointent aussi du doigt le risque de déshumanisation de la consultation et le manque d’informations quant aux droits dont ils disposent en tant que patients, notamment par rapport à l’utilisation de leurs données de santé.
Pourtant, d’une prévention accrue au suivi individuel de chaque patient, les services de santé numérique représentent une véritable révolution.
- Prévention des maladies étendue grâce à une meilleure hygiène de vie, aux conseils santé et à la sensibilisation par les objets de santé connectés et les applications de santé qui les accompagnent.
- Suppression des limites de la prise en charge médicale, qu’elle soit liée à une question géographique ou de mobilité, grâce à la téléconsultation entre patient et professionnel de santé ou à la visioconférence entre médecins.
- Diagnostic facilité grâce aux équipements médicaux connectés, à la télé expertise ou encore au dossier médical partagé (DMP).
- Prise en charge simplifiée par la généralisation de la carte vitale, mais aussi de la prescription numérique ou encore grâce aux actes thérapeutiques assistés par ordinateur, sans oublier certains dispositifs de prévention associés à la maison connectée.
- Suivi médical personnel optimisé grâce notamment à la généralisation des objets connectés, des applications de santé, du système de SMS d’urgence, ou encore de la télésurveillance.
Quand la téléconsultation pallie les déserts médicaux
Remboursées par la Sécurité sociale depuis septembre 2018 au même titre que les rendez-vous médicaux classiques organisés en présentiel, les consultations de télémédecine se développent rapidement grâce à leur facilité de mise en œuvre.
Pour rencontrer en ligne un médecin généraliste, spécialiste ou pédiatre, parfois 7 jours sur 7 avec une amplitude horaire plus large qu’en cabinet, il suffit aujourd’hui de disposer d’un smartphone connecté et d’utiliser une application comme Doctolib ou Qare.
Selon un sondage réalisé par Odoxa pour Oracle et Tech and Co en février 2022, 24 % des Français ont déjà eu recours à la téléconsultation, un chiffre 4 fois supérieur à celui de 6 % enregistré en novembre 2019, soit avant la pandémie. En parallèle, le niveau de satisfaction est lui aussi en progression puisqu’il passe de 71 à 78 % sur la même période.
À noter malgré tout que la part des Français qui considère la téléconsultation aussi efficace qu’un rendez-vous physique est en baisse, de même que la proportion de Français ayant une bonne opinion de la télémédecine en général. De façon générale, les populations les moins familières du numérique sont celles parmi lesquelles les opinions défavorables progressent le plus. Une façon de dire que l’accessibilité et l’inclusivité doivent encore progresser en matière de e-santé.
Applications de santé et thérapies digitales : l’innovation en santé numérique
Les applications de santé sont largement plébiscitées par les Français. Chaque année, plusieurs milliers d’entre elles sont déployées sur les plateformes Android et iOS. Selon le rapport « State of Mobile 2022 », en 2021 le nombre d’applications téléchargées (tous secteurs confondus) est en progression de 5 %. La même année, les applications de santé et plus particulièrement les apps de méditation, de fitness et de santé mentale ont vu leurs niveaux de téléchargement dépasser les niveaux pré-Covid.
Gratuites ou payantes, ces apps entraînent leurs utilisateurs à mieux suivre leurs métriques corporelles : tension artérielle, pouls, poids, fréquence respiratoire… De la surveillance du sommeil au suivi de l’alimentation sans oublier le suivi des maladies chroniques comme le diabète, les applications de santé se trouvent aujourd’hui et pour des années encore, au cœur de l’innovation en matière d’e-santé.
Objets connectés, la technologie au service de l’autonomie
Plus nombreux et plus abordables au fil des années, les objets connectés sont utilisés pour transmettre et stocker des données de santé biométriques. Parmi eux, on distingue les objets de santé connectés à usage des particuliers et les objets de santé connectés à usage des professionnels. Du capteur de santé au moniteur de respiration pour bébé, leur champ d’application s’étend à l’électrocardiogramme connecté, à l’aide auditive connectée ou encore aux patchs de géolocalisation utiles aux proches des malades d’Alzheimer.
Et parce que les Health Tech, en augmentant le niveau de bien-être et en maximisant le niveau de prévention de chacun vis-à-vis de sa santé, sont en phase avec la société et ses attentes actuelles, le boom devrait perdurer.
Allongement de la durée de vie, vieillissement de la population, développement des maladies chroniques et, en parallèle, quête d’une vie plus saine et connexion ultra rapide… Chacun de ces éléments converge vers un développement exponentiel des objets de santé connectés et de la santé 2.0 dans les prochaines années.
Les services de santé numérique plébiscités par les Français
Selon l’étude « Les Français et la e-santé » réalisée à l’été 2021, les services e-santé les plus utilisés sont ameli.fr (67 %), les plateformes de prises de rendez-vous avec les professionnels de santé (59 %) et celles des laboratoires d’analyses médicales (39 %). Viennent ensuite le dossier médical partagé (24 %), les plateformes mises à disposition des patients par les hôpitaux (15 %), le site sante.fr (10 %) et le dossier pharmaceutique (5 %).
